FUSION NUCLéAIRE : WEST, LE RéACTEUR FRANçAIS AU TUNGSTèNE, éTABLIT UN NOUVEAU RECORD AVEC UN ALLUMAGE DE 6 MINUTES

Le CEA a surpassé la durée de fonctionnement pour un réacteur à fusion nucléaire. Installé dans le sud de la France, le réacteur West a créé un plasma pendant six minutes, un record.

Les avancées se succèdent dans le domaine de la fusion nucléaire, rapprochant peu à peu l'humanité d'une source d'énergie propre infinie. En reproduisant des réactions chimiques qui se déroulent au cœur du Soleil, les réacteurs à fusion sont théoriquement en mesure de créer davantage d'énergie qu'il n'en faut pour amorcer la réaction.

Depuis le début de l'année, les avancées s'enchaînent. Afin de produire de l'énergie, les critères clés sont la température de chauffe des atomes et la densité du plasma qu'ils forment sous l'effet de la chauffe. Or, ces deux points ont connu des expériences favorables.

Six minutes de gestion d'un plasma à 50 millions de degrés

Désormais, c'est au tour du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de participer à l'essor de la technologie, indique Phys.org. L'institut de recherche exploite le réacteur à fusion West (autrefois nommé Tore Supra) dans le sud de la France. Situé à Cadarache, tout près du projet ITER, le réacteur possède la particularité d'avoir une couche interne recouverte de tungstène.

Durant six minutes, le réacteur West a entretenu un plasma contenant des atomes d'hydrogène (les isotopes deutérium et tritium) afin de former des atomes d'hélium afin de récupérer l'énergie de cette réaction. Il s'agit d'une durée record pour une chauffe à 50 millions de degrés pour l'infrastructure.

Surtout, le réacteur de type tokamak a mieux géré les 1,15 gigajoules d'énergie injectée. La structure a ainsi généré 15 % d'énergie supplémentaire grâce à un plasma deux fois plus dense qu'au cours des précédents essais. Une bonne nouvelle puisque c'est bien la combinaison d'une température élevée et d'une forte densité qui garantit la création d'une source d'énergie fiable et durable.

"Ce sont des résultats magnifiques, assure Xavier Litaudon, scientifique au CEA. Nous avons atteint un régime stationnaire malgré un environnement difficile en raison de ce mur en tungstène."

Le tungstène, le revêtement qui pourrait concrétiser l'émergence de la fusion nucléaire

Le revêtement du réacteur à fusion West en tungstène peut s'avérer extrêmement contraignant. Si ce revêtement affiche l'avantage de laisser glisser le plasma, il affiche également un risque de ruiner la création d'énergie. Car il suffirait qu'un fragment minime de tungstène se retrouve dans le plasma pour le refroidir fortement. Engendrant une altération de la réaction.

Et si un revêtement au carbone est beaucoup plus facile à dompter au sein d'un réacteur tokamak, cette matière peut retenir le combustible. Cela représente un trop grand risque de voir les essais de longue durée devenir infructueux, notamment pour des modèles de grande taille.

Or, le réacteur West sert de base expérimentale pour le projet pilote Iter, censé devenir le plus grand tokamak au monde. Cette installation doit entrer en service en 2030 et aura pour objectif de démontrer la faisabilité de compter sur la fusion nucléaire comme source d'énergie propre, constante et durable.

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