KIM KI NAM, ANCIEN MAîTRE DE LA PROPAGANDE DE LA CORéE DU NORD, EST MORT

Ancien chef de la propagande de la Corée du Nord, Kim Ki Nam est mort à l’âge de 94 ans, a annoncé l’agence officielle KCNA mercredi 8 mai 2024. Proche ami du père de Kim Jon Un, il est connu pour avoir été l’architecte du culte de la personnalité autour de la dynastie Kim.

L’agence officielle de Corée du Nord, KCNA, a annoncé ce mercredi 8 mai 2024, dans un communiqué, la mort de l’ancien chef de la propagande du pays, Kim Ki Nam. Décédé à l’âge de 94 ans, il est considéré comme le maître d’œuvre du culte de la personnalité autour de la dynastie Kim. Selon KCNA, Kim Ki Nam est mort en raison de son grand âge et d’un « dysfonctionnement de plusieurs organes ».

L’agence précise que le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, s’est recueilli en silence mercredi matin devant son cercueil « avec une amère douleur face à la perte d’un révolutionnaire vétéran qui est resté d’une loyauté sans faille » au régime.

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Ancien vice-président du PTC et propagandiste de longue date

S’il a, un temps, été vice-président du Parti des travailleurs de Corée (le PTC, le parti au pouvoir, NDLR) et ambassadeur à Pékin dans les années 1950, Kim Ki Nam a fait l’essentiel de sa carrière dans les médias d’État et la propagande du pays.

Rédacteur en chef du journal d’État Rodong Sinmun dans les années 1970, il a ensuite dirigé, de 1989 à 2017, le département d’agitation et de propagande de la Corée du Nord.

Proche ami du père de Kim Jong Un

Après des études en Union soviétique, il avait commencé sa carrière sous Kim Il Sung, au pouvoir à Pyongyang depuis la fin de l’occupation japonaise en 1948 jusqu’à sa mort en 1994, et était considéré comme un proche ami de son fils et successeur Kim Jong Il (1994-2011), le père de Kim Jong Un.

Kim Ki Nam a notamment écrit les principaux slogans du régime et les discours de ses dirigeants. Il est aussi considéré comme l’architecte du culte de la personnalité instauré autour de la dynastie Kim, qui dirige la Corée du Nord d’une main de fer depuis trois générations. Il avait activement soutenu la transmission héréditaire du pouvoir de Kim Il Sung vers Kim Jong Il, puis vers Kim Jong Un.

La famille Kim est vénérée quasi-religieusement en Corée du Nord comme la « Lignée Paektu », du nom de la plus haute montagne du pays, officiellement le lieu de naissance de Kim Jong Il.

« L’équivalent nord-coréen de Goebbels »

Contacté par l’Agence France Presse, le chef de l’Institut mondial pour les études nord-coréennes à Séoul (Corée du Sud), estime que Kim Ki Nam est « l’équivalent nord-coréen de Paul Joseph Goebbels », le chef de la propagande de l’Allemagne nazie.

« On peut dire avec certitude que toutes les stratégies de propagande et d’agitation de la dynastie Kim ont germé dans son cerveau », a ajouté ce chercheur, ancien transfuge nord-coréen.

KCNA l’a décrit mercredi comme « un vétéran de notre parti et de la révolution, un théoricien prestigieux et un activiste politique de premier plan ».

En 2015, des images diffusées par les médias d’État avaient montré le défunt haut-fonctionnaire, octogénaire à l’époque, prenant des notes avec diligence devant Kim Jong Un, d’une cinquantaine d’années son cadet.

Remplacé par la sœur de Kim Jong Un en 2018

Une image publiée mercredi par le Rodong Sinmun montre Kim Jong Un, vêtu d’un costume sombre, se recueillant aux côtés de hauts responsables du parti et de l’armée devant un cercueil décoré de fleurs, tandis qu’un orchestre militaire joue au fond de la pièce.

Après le départ à la retraite de Kim Ki Nam, le rôle de grand chef de la propagande du régime avait finalement été dévolu à la puissante sœur de Kim Jong Un, Kim Yo Jong, en 2018.

En 2009, Kim Ki Nam avait conduit une délégation nord-coréenne en Corée du Sud pour assister aux funérailles de l’ancien président Kim Dae-jung, partisan du dialogue avec le Nord et qui avait effectué une visite historique à Pyongyang en 2000. Il avait, à cette occasion, rencontré le président en fonction à Séoul Lee Myung-bak.

Il était depuis 2016 sous le coup de sanctions du département du Trésor des États-Unis, en même temps que Kim Jong Un et d’autres dirigeants, « pour leurs liens avec les violations notoires des droits humains en Corée du Nord ».

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