TROISIèME MANDAT, EUROPéENNES, RN... LES CONFIDENCES D'EMMANUEL MACRON DANS UN ENTRETIEN à LA PRESSE

Emmanuel Macron a évoqué dans un entretien donné à La Tribune Dimanche et La Provence son impossibilité de briguer un troisième mandat successif à l'Elysée. Le président a également réitéré son souhait de voir une "part de proportionnelle" dans les législatives et a aussi évoqué les européennes ainsi que le RN, "qui ne dit propose rien".

Emmanuel Macron a évoqué dans un entretien donné à La Tribune Dimanche et La Provence son impossibilité de briguer un troisième mandat successif à l'Elysée. Le président a également réitéré son souhait de voir une "part de proportionnelle" dans les législatives et a aussi évoqué les européennes ainsi que le RN, "qui ne dit rien".

Dans l'entretien, le président de la République évoque a limitation à deux du nombre de mandats présidentiels successifs. Cette règle "est là et je ne vais pas changer la Constitution", mais "si vous me demandez mon avis personnel : je pense que c'est toujours mieux quand on laisse le choix aux électeurs", lâche-t-il. 

"Je ne suis pas forcément en train de vous dire que j'aurais aimé être candidat à un troisième mandat", mais "quand on met des interdictions dans la loi, on capture en quelque sorte une part de la liberté des électeurs qui sont souverains", estime Emmanuel Macron

Introduire "une part de proportionnelle" aux élections législatives "serait bon pour la démocratie", a aussi estimé Emmanuel, à propos d'un sujet institutionnel qui divise son camp.

Proportionnelle: "Bon pour la démocratie"

Pourrait-il mettre en place la proportionnelle avant la fin de son mandat ? "Si une majorité se dégage pour introduire une part de proportionnelle, oui. C'est l'engagement que j'ai pris. Je pense que ce serait bon pour la démocratie", répond le chef de l'Etat. Emmanuel Macron avait promis en 2017 d'introduire une "dose de proportionnelle" aux élections législatives. 

Lors de la campagne 2022, le président s'était de nouveau dit favorable à la proportionnelle, ouvrant même la porte à une proportionnelle intégrale, avec un nombre de sièges proportionnel au total des suffrages obtenus. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, favorable à une dose de proportionnelle, a lancé des concertations sur le sujet. 

Mais le camp présidentiel se divise. Le chef des députés Renaissance Sylvain Maillard est contre, tout comme la ministre des relations avec le Parlement Marie Lebec, tandis que les alliés du MoDem militent de longue date en faveur de ce mode de scrutin.

Le président souhaite qu'Attal "s'engage au maximum" dans les européennes

Emmanuel Macron souhaite que le chef du gouvernement Gabriel Attal "s'engage au maximum dans la campagne" des européennes. "Je souhaite qu'il s'engage au maximum dans la campagne en faisant des débats, des meetings, en allant sur le terrain. C'est ce que je lui ai demandé, comme aussi à l'ensemble du gouvernement", affirme Emmanuel Macron.

Interrogé sur l'action du chef du gouvernement, nommé il y a quatre mois, Emmanuel Macron souligne qu'il s'est engagé "sur tous les chantiers sur lesquels (il) lui (a) demandé d'avancer". "Il est à l'action, au combat avec les qualités qui sont les siennes, que je lui connais et pour lesquelles d'ailleurs j'ai décidé de le nommer à ce poste", dit-il.

"Le RN ne gouverne pas et ne dit rien", tacle Emmanuel Macron

La tête de liste de la majorité, Valérie Hayer, est à la peine dans les sondages, talonnée par le candidat PS-Place publique Raphaël Glucksmann. Jordan Bardella, le président du RN, est crédité de 32% des intentions de vote dans le sondage Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV, loin devant Mme Hayer (16,5%) et Raphaël Glucksmann (12%).

Pourquoi le RN est-il à un si haut niveau ? "Il est haut parce qu'il ne gouverne pas et qu'il ne dit rien", qu'il "s'adapte à l'esprit du moment et aux sondages", ne prononçant par exemple "plus un mot" sur la sortie de l'euro, répond Emmanuel Macron.  "Ils sont perclus d'incohérences. Ils changent de visage en permanence. Un jour le Frexit. Un autre le maintien dans l'Union", tranche-t-il. "Agréger les colères, ce n'est jamais proposer un programme ou dessiner un avenir", assène-t-il encore.

"Je ne serai pas candidat à quoi que ce soit", balaye Emmanuel Macron

Initiateur du plan "Marseille en grand" pour rattraper les retards de la deuxième ville de France notamment dans les écoles et les transports, le président Emmanuel Macron a exclu toute candidature aux municipales de 2026. "Une rumeur court: vous pourriez être candidat aux élections municipales en 2026, même en position non éligible", interrogent les journalistes.

"Certains ont peut-être regardé cette possibilité, mais je ne serai pas candidat - à quoi que ce soit", répond le chef de l'Etat. Et d'ajouter à quelques jours de l'arrivée de la flamme olympique à Marseille: "C’est une ville pour laquelle j’ai une immense affection, qui a un potentiel extraordinaire, qui peut apporter encore plus au pays, par sa vitalité. Il faut qu’on aide Marseille."

Il aurait aimé mener à bien le projet de retraites par point

Le chef de l'Etat fait aussi part de certains regrets après 7 ans au pouvoir. "J'aurais voulu faire la réforme des retraites par points promise pour le premier quinquennat. La crise des gilets jaunes puis le Covid nous en ont empêché", souligne-t-il.

"Elle était plus difficile à mener que celle qu'on a faite l'an passé (le report de l'âge légal à 64 ans) car elle refondait plus fondamentalement le système. Je pense que c'est un élément qui aurait changé en profondeur les choses", dit-il.

Emmanuel Macron aurait "aussi aimé mener à son terme la réforme institutionnelle stoppée en 2018", percutée par l'affaire Benalla. Elle prévoyait notamment la réduction du nombre de parlementaires et l’introduction d'une dose de proportionnelle. 

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